L’exposition-phare de 2014 à Marseille: “Visages”- Picasso, Magritte, Warhol….

Image  “Faut-il peindre ce qu’il y a sur un visage ? Ce qu’il y a dans un visage ? Ou ce qui se cache derrière un visage ?”…les interrogations de Picasso décrivent parfaitement l’exposition sur la représentation de la figure humaine accueillie à la Vielle Charité, monument historique au cœur du quartier du Panier à Marseille, depuis le 21 Février jusqu’au 22 Juin 2014.  

  Cette exposition réunit quatre-vingts artistes comme: Bacon, Basquiat, Bonnard, BrassaÏ, Dubuffet, Goldin, Katz, Klein, Magritte, de Chirico, Picasso, Warhol, Yan Pei Ming, Man Ray, Brauner, Kirchner, Giacometti etc., avec un ensemble de cent cinquante œuvres: peintures, sculptures, photographies, dessins et films sur la figure humaine dans l’art moderne et contemporain.  Elle regroupe les mouvements artistiques qui sont succédés tout au long de XXème siècle jusqu’à nos jours, un visage de l’art qui représente l’inconscient, le mystère, le rêve, le désir…

Arrêt sur image : Paris la Nuit, 1922, Richard Gessner (Allemagne 1894-1989)

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       Parmi la foule nocturne, l’œuvre met en valeur l’ambiance parisienne des années 20.     

       La silhouette au centre intrigue le spectateur par son regard, elle sortirait presque du tableau pour nous rejoindre ; elle nous cherche, nous suit, nous accorde toute son attention. Ignorant totalement l’individu en face d’elle et les personnages présents dans le tableau, cette silhouette représente très bien le style de l’artiste allemand : des personnages figés, décontractés, pressés, préoccupés, sans lien les uns aux autres et pourtant unis dans un même décor. Cet aspect figé donne au tableau ce côté magique surréel et mystérieux.

     Les visages présents dans ce tableau ouvrent l’univers des visages de thématique Visages de la société, visages coiffés, individuels, calmes, vulnérables, invisibles ou valorisés. Nous retrouvons ensuite l’oeuvre de Giacometti, des icônes qui deviennent objets de fascination de la société contemporaine comme Warhol les a représentées, ou des visages absents, l’effacement de la figure humaine par la brosse de Yan Pei Ming ‘là où le visage disparaît, commence la peinture’ dit-il.

La seconde thématique, Visage de l’intimité, met le spectateur face à face avec le portrait, mais il s’agit aussi de la relation de l’artiste et son modèle. Il le surprend dans un moment quotidien ou émotionnel, comme par exemple, la ‘Femme au miroir’ de Picasso qui découvre dans son reflet le portrait d’une autre personne et qui transmet au spectateur un sentiment d’inquiétude et surtout d’étrangeté.    

  Vient ensuite, Visages de l’esprit, la partie de l’exposition où nous admirons des représentations de l’imaginaire. La métaphysique dans la peinture de Giorgio de Chirico, l’univers mental de Magritte ‘chaque chose que nous voyons en cache une autre’, ou encore les hybrides de Brauner sont des révélateurs d’une lutte continue de l’intérieur de l’esprit. Et Giacometti de finir, en nous donnant sa vision ‘les yeux et le regard comptent le plus dans un visage. Toutes les autres formes sont floues et indécises’…..

Georgiana Lovcicov, étudiante, Master 1 des Métiers de la Mode et du Textile

Promotion 2013-2014

Portrait : Kuki de Salvertes, attaché presse

Ce vendredi 14 mars, les élèves de Master 1 ont eu le privilège rencontrer Kuki de Salvertes, créateur du bureau de presse TOTEM qui contribue au lancement et à la notoriété de jeunes créateurs.

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Après une présentation chaleureuse par Maryline Bellieud-Vigouroux, Kuki de Salvertes livre avec sincérité et humilité son parcours.

Arrivé à Paris à 17 ans, il s’inscrit à Esmod où il se forme à l’histoire de la mode du 18ème au 20ème siècle. Il est très tôt stagiaire pour les créateurs émergeants qui marqueront les années 80 : Azzedine Alaïa, Jean-Paul Gaultier et Thierry Mugler. Il découvre alors les relations presse, rencontre les rédactrices de mode. Ces expériences le décideront à se lancer dans la communication. Après ses études, il intègre le bureau de presse de Yoji Yamamoto. Il est attiré par le décalage du créateur avec son époque : au glamour et à la féminité exacerbée il oppose rigueur et monochrome. Cette recherche de talents novateurs sera le leithmotiv de Kuki de Salvertes tout au long de sa carrière.

En 1983 il saisit l’opportunité de partir à Milan pour être l’attaché presse européen de Moschino, poste qu’il occupera durant 7 ans. Il rencontre au cours d’une soirée Vivienne Westwood qui vient de quitter Malcolm McLaren et a décidé de lancer sa marque. Séduit par son excentricité très anglaise, il démissionne pour la rejoindre. Il restera un an et demi à ses côtés. Les conditions de travail sont différentes de ce qu’il a connu jusque là. La styliste, entièrement consacrée à la création, manque d’argent. Cette expérience le décide à monter sa propre agence car “quitte à ne pas avoir de fric, autant que ce soit pour moi”, dit-il avec humour.

A son arrivée tous les créateurs installés sont déjà pris. Il cherche les nouveaux talents dans les écoles de mode et se donne pour mission de les lancer. Il rencontre Raf Simons dont il sera l’attaché presse pendant 15 ans, mais aussi Olivier Theyskens, Véronique Branquinho, Walter van Beirendonck. La liste est longue… Pour voir plus loin que l’Europe il voyage et rencontre Manish Arora en Inde qu’il parviendra à imposer malgré l’incrédulité de départ des rédactrices de mode.

Avec aujourd’hui plus de trente ans d’expérience, il possède désormais deux bureaux, le premier à Paris, le second à Londres. Mais Kuki de Salvertes refuse de parler de “carrière”. Sa motivation principale a toujours été la passion pour la mode et les créateurs. Le choix du métier d’attaché presse est aussi lié à une fascination pour les magazines et rédactrices de mode. C’est un véritable trio que forment créateur, attaché presse et rédactrice de mode dont les personnalités les plus influentes sont en général sorties des grandes écoles de mode. Une poignée de personnes qui durent dans le temps et imposent leur vision et leurs coups de cœur au monde vibrant de la mode.

Le rôle de l’attaché presse va bien au-delà de la mise en relation entre créateurs et rédactrices. Une sensibilité artistique est requise pour influencer les couturiers dans leurs choix et polir l’image de la marque. Ainsi Kuki de Salvertes organise les défilés de tous ses clients : choix des lieux, mannequins, silhouettes, musique, production, invitations; mais il influence aussi la base de la création : mise en avant un choix de couleurs, de matières à la pointe de la tendance. Un rôle de conseil légitimé par son expérience et son regard avisé sur l’évolution de la mode qu’il a toujours vécu au plus près.

Plus qu’un curriculum vitae étourdissant, Kuki de Salvertes nous a transmis son expérience de vie et sa philosophie qui consiste à se donner les moyens de faire de sa passion son métier. Un caractère épicurien menant une vie excitante et qui “ne [se] projète jamais plus loin que le weekend”.

Zita Tari M1

Papier Glacé…Un siècle de photographie de mode chez Condé Nast au Palais Galliera, Paris

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Une exposition de photographies de mode qui réunit les collections Condé Nast New York, Milan et Londre depuis 1918 à nos jours. Quatre-vingt photographes à l’immense talent, tels que le baron Adolf de Meyer,  suivi par Edward Steichen, George Hoyningen-Huene, Horst P. Horst, Cecil Beaton,  Irving Penn. Puis, à partir des années 1950, Guy Bourdin, David Bailey, Helmut Newton, Peter Lindbergh, Steven Meisel, Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin, Miles Aldridge etc.

Organisée d’une façon thématique, chaque photographe a son propre univers. Nous pouvons admirer des expérimentations visuelles, des mises en scènes narratives,  des jeux surréalistes, des corps glorifiés ou bien des portraits de mannequins… mis en valeur par des pièces vestimentaires de Dior, Lanvin, Balenciaga, ou encore Yves Saint Laurent. Pièces issues de la collection du Palais Galliera, qui permettent d’habiller ces œuvres photographiques.

Dans les salles de lecture, nous découvrons l’historique du magazine Vogue, ses couvertures les plus marquantes apparaissent sur écran digital et nous rappellent ainsi les célébrités qui ont marqué leur époque depuis plus d’un siècle. Egalement, sont diffusés des films contemporains sur l’avenir de la photographie de mode.

Le public peut se laisser porter dans un monde de mode plein d’élégance, de sophistication et de sensualité grâce à cette rétrospective temporaire,  jusqu’au 25 Mai 2014.

Lovcicov Georgiana, M1

Portrait : Muriel Piaser, Consulting

Le jeudi 17 Octobre, le Master 2 a reçu la visite d’une nouvelle intervenante, Muriel Piaser, sur le thème des salons internationaux. Suite au succès de cette conférence, nous avons donc décidé d’interviewer Mme Piaser et nous la partageons avec vous aujourd’hui !

Muriel

The Pink Olive : Bonjour Muriel, merci à vous d’avoir accepté de répondre à nos questions aujourd’hui. Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Muriel Piaser : Je suis Consultante Mode Internationale spécialisée dans le développement stratégie business. Après 15 années au service des Salons de mode Who’s Next et PRET-A-PORTER PARIS, je mets à ce jour mon expertise au service des salons internationaux, des marques de Prêt-à-Porter féminin et accessoires et ainsi leur permettre une évolution rapide et constante dans un marché en pleine mutation. Au-delà d’un métier, il s’agit avant tout d’une passion de la mode exacerbée.

TPO : En quoi consiste votre métier aujourd’hui?
MP : Je connecte les différents acteurs de l’industrie mode afin de leur permettre une croissance accélérée et sereine. Je suis un “trait d’union” entre les marques et les acheteurs, les marques avec les salons professionnels. Je suis un relais auprès des institutions, des ambassades pour la promotion internationale des marques françaises vers l’international et inversement.

TPO : Quelle(s) formation(s) avez-vous suivies?
MP : J’ai fait un DEUG lettres et civilisations à Aix en Provence, ensuite j’ai fait l’EFAP promotion 93 qui m’a permis d’accéder au monde de la mode par la grande porte.

TPO : Avez-vous des projets pour l’avenir?
MP : Mes projets sont quotidiens, je parlerais même de “Challenge” permanent, ce qui me nourrit et me donne la force d’aller toujours rencontrer les marques qui feront la mode de demain et les prescripteurs qui œuvrent pour leur essor.

TPO : Que pensez-vous du Master des Métiers de la Mode et du Textile?
MP : C’est une excellente opportunité d’intégrer un secteur d’activité ciblé, donnant la possibilité de rencontrer, d’échanger avec les professionnels. Et ainsi préparer les étudiants à intégrer le monde de la mode avec du concret et d’anticiper leur attentes.

Merci à vous Muriel d’avoir pris le temps de répondre à nos quelques questions !

Interview et Article par Aude C.-P.

Portrait : Chitose Abe

Et si vous mettiez cet hiver  un trench, une doudoune et une fourrure en même temps ? Vous pensez avoir l’air idiot, et bien non, pas du tout, et même bien à l’inverse vous serez une vraie fashionista.

La créatrice Chitose Abe

Chitose Abe a capté notre attention aujourd’hui, belle, discrète comme toutes les Japonaises, cette femme s’ennuie quand elle voit le trench Burberry ou la doudoune Moncler (co-branding avec Chitose Abe l’année dernière) : c’est prévisible, traditionnel donc ennuyeux. Sa signature ? Elle transforme des pièces classiques en quelque chose de purement conceptuel. Grâce à son grand sens du volume et de la coupe, on ne s’ennuie pas non plus, car les vêtements de  Abe, c’est toujours une devinette : ils peuvent être une pièce devant et complètement autre chose derrière.

Chitose Abe Autumn-Winter 2014

Chitose Abe Autumn-Winter 2014

Après avoir travaillé pendant huit ans chez Comme des Garçons aux cotés  de Rey Kawakubo  et Junya Watanabe, 1999 est une année cruciale pour Abe. Elle lance sa marque « Sacai », où elle affirme son style, elle commence à créer en toute liberté.
Une autre force de cette créatrice est qu’elle sait mixer à la fois les matières et les habits entre eux, elle se positionne entre la créativité et le business. Tout en restant conceptuelle, elle n’oublie pas le côté commercial : en regardant les photos on constate que ses pièces sont « wearable ».

Chitose Abe Spring-Summer 2014

Chitose Abe Spring-Summer 2014

Ses camarades japonais comme Kawakubo ou Yamamoto ont gagné une reconnaissance mondiale dans les années 90 grâce à leurs créations vraiment particulières  pour leur époque.  Peut-être que si Abe avait suivi leur chemin en proposant des pièces trop conceptuelles, son business aurait pu s’arrêter dès le début.

Ses collections sont du vrai « from Tokyo with love », elles sont dynamiques, surprenantes, imprévisibles et magnifiques, à son image et à celle de la ville…

Marina K.