Espace Mode Méditerranée

Cela fait depuis Juillet 2013 que la MMMM (Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode) s’est installée dans ses nouveaux locaux : l’Espace Mode Méditerranée. En plein cœur du quartier économique et culturel d’Euroméditerranée, l’Espace est situé à deux pas du FRAC, du MuCEM et des Terrasses du Port dans le 2ème arrondissement de Marseille.

 

C’est une plateforme de 1000 m² qui accueille une formation publique et privée : on y retrouve un département de l’école de stylisme IICC Mode, ainsi que les Master 1 & 2 des Métiers de la Mode et du Textile (c’est nous!!). Mais l’espace n’est pas uniquement dédié à la formation : la MMMM y a aussi ses bureaux, consacrés au développement économique des jeunes entreprises de mode.

On vous laisse faire une petite visite guidée…

 L’Espace Mode Méditerranée a été inauguré le 9 Octobre 2013.

Merci à vous tous de nous suivre!!!

 

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Le Master au Museomix!

Présentation de Museomix

Museomix est un événement créatif international alliant Musée, Innovation et Numérique qui s’est déroulé du 8 au 10 novembre dans 6 musées en France, Grande-Bretagne et au Canada. Il a rassemblé près de 500 participants et coaches, pour explorer de nouveaux usages du numérique et proposer une expérience renouvelée du Patrimoine.
Près de 50 prototypes de médiation numérique ont été créés, installés in situ dans les musées et présentés aux visiteurs.

Chaque année, Museomix réunit la communauté des professionnels des musées, des acteurs de l’innovation et du numérique, ainsi que des amateurs et passionnés de culture. Les participants accompagnés de plusieurs experts, ont co-créé et expérimenté de nouveaux dispositifs de médiation culturelle, avec un ensemble de technologies à disposition et un atelier de fabrication numérique.

Ma mission (Georgiana Lovcicov, M1)

C’est dans le cadre de l’exposition permanente des Arts Décoratifs que je suis intervenue avec mon équipe. Cet espace était consacré à la nouvelle génération de créateurs qui a forgé la scène française du design dans les années 80 en France. Chacun disposait d’une boite sur roulettes dont l’aménagement et la sélection des œuvres ont été étudiés en étroite collaboration avec les créateurs.

L’ensemble consacré à Sylvain Dubuisson évoque le bureau du ministre de la Culture ; celui d’Olivier Gagnère, le café Marly. Les ensembles de François Bauchet, de Martin Szekely et de Garouste et Bonetti associent des productions étalées dans le temps.

Le prototype Icube que nous avons créé est une installation interactive réagissant à la présence du visiteur pour sortir les œuvres des cubes et les associer non plus par créateurs mais par similitudes ou différences. De nouveaux réseaux se créent et des constellations se dessinent autour du visiteur.

 

MODEL

 

Scénario:

La scénographie de la salle reste inchangée. Seuls des cartels nouveaux, symbolisant le cube devant lequel ils sont placés par un détail, un symbole, un motif, peuvent attirer l’attention du visiteur et susciter sa curiosité. Au milieu des cubes, un faisceau lumineux projette ces cartels au sol. A l’approche du visiteur intrigué, ces cartels en mouvement se redéployent et se transforment en zones interactives, chacune correspondant à un point commun entre les œuvres présentées séparément dans les cubes. Selon la position et le nombre de visiteurs présents, les œuvres s’assemblent suivant leur matière, leur année de création, leur forme ou leur couleur. Les espaces s’ouvrent, les œuvres circulent et les visiteurs agissent. Il se crée ainsi, chez le visiteur, un mouvement de va-et-vient entre le réel et le virtuel, entre œuvres physiques et représentations virtuelles.

 

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Objectifs:

  •   Dépasser les contraintes matérielles par le numérique
  •   Inclure le visiteur dans la scénographie en le rendant acteur de celle-ci
  •   Décloisonner la scénographie statique
  •   Mettre en circulation les oeuvres
  •   Démultiplier les combinaisons entre les œuvres par des lectures variées

 

Equipe:

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Romane Puig, graphisme / Georgiana Lovcicov, expertise contenu  / Maflohé Passedouet, interactions et usages
Mélanie Monforte, communication / Julien Lebot et Paul Baron, développement / Maëlle Brientini, fabrication

Article par : Georgiana Lovcicov, Master1

A Fashion Day in Lisboa

Lisbonne, capitale tendance du Portugal, nous impressionne et nous fascine pour son coté glamour et son charme pittoresque. 

Il s’y trouve de nombreux créateurs lisboètes de renom tel que Fatima Lopes http://www.fatima-lopes.com/, Os burgueses http://www.osburgueses.com/, Story Tailors http://www.storytailors.pt/soon/.
Le mois dernier, a eu lieu la Fashion Week « Ever.now». Ce mois ci, du 14 au 17 novembre aura lieu le FESTIVALIN : quatre jours dédiés à entrepreneuriat, à l’innovation et à la créativité.

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Afin de vous donner l’eau à la bouche, je vous propose aujourd’hui une petite ballade mode dans les rues de la belle Lisbonne !

MUDE Musée de la mode et du design

Constitué de la riche collection d’objets contemporains de l’homme d’affaires Francisco Capelo, le MUDE est installé depuis mai 2009 en plein coeur de Lisbonne, tout près de la place du Commerce, où il a investi les 12 000 m2 de l’ancienne Banque nationale d’Outre-mer.
On peut y trouver une exposition permanente sur le design des années 30 à nos jours (mobiliers, tendances design, vêtements, accessoires). Actuellement, on y trouve l’exposition «Objet préféré» organisée par Fabrica et le Grand-Hornu Images, qui nous donne l’opportunité de s’arrêter et de réfléchir sur l’identité et la nature des objets du quotidien.


A OUTRA FACE DA LUA : « L’autre face de la lune» (http://www.aoutrafacedalua.com/)

Un concept qui m’a absolument séduite, un café/boutique vintage ! Chaleureux et cosy, c’est l’endroit idéal pour une petite pause café ou grignoter quelques mets portugais.

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On y trouve toute sorte de vêtements, accessoires vintage hommes et femmes pour des prix plutôt raisonnables !
Pour ma part, j’ai craqué pour cette jolie veste des années 80, seule déception «marque non identifiée» !

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CENTRE COMMERCIAL : COLOMBO

119 725 m2, 4 étages et plus de 400 boutiques, et oui Mesdemoiselles c’est juste le paradis du shopping ! Attention, il vaut mieux y aller en ayant prévu un bon budget !

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Sophia L.

Sarah França : “J’aimerais créer ma marque et mes propres collections”

Native des Açores, Sara França, jeune styliste ayant terminé ses études il y a peu de temps, se lance aujourd’hui en tant que styliste freelancer. Elle nous parle d’elle et de sa vision de la mode dans un intime témoignage autour d’une tasse de thé dans un petit salon au coeur de Lisbonne.

Pourrais-tu te présenter, ainsi que ton parcours d’études ?

« Je suis Sarah França, designer de mode. J’ai commencé par étudier à l’école de Lisbonne pendant 3 ans et à partir de ce moment ont surgi diverses opportunités. Différents stages notamment. »

Pourquoi la mode ?

« J’ai vécu aux Açores pendant 17 ans, et je savais que là-bas il n’y avait pas vraiment quelque chose qui m’attirait en particulier, mais en même temps je ne savais pas bien encore ce que je voulais faire. Pendant mon adolescence, je participais à des défilés en tant que mannequin, j’ai défilé pour des créateurs portugais mais aussi internationaux.
Et ce qui me plaisait le plus n’était pas de jouer les mannequins, j’étais totalement fascinée par les vêtements. J’essayais de découvrir comment ils étaient fabriqués. À partir de ce moment-là, j’ai découvert une réelle passion. J’étais enchantée d’avoir Fashion TV à la maison (rires) et j’ai donc décidé de partir pour Lisbonne afin de découvrir de nouvelles opportunités. Deux ans plus tard, j’ai découvert l’école de mode de Lisbonne, et le simple fait d’être assise près d’une machine à coudre lors des premiers cours, j’ai tout de suite compris que j’avais trouvé ma voie. »
Quelles sont tes différentes expériences professionnelles ?

« Quand j’ai terminé mes études, j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage dans une usine appelé « Diniz e Cruz», une usine de confection de marque propre de prêt-à-porter hommes et femmes. Je sourçais les matières premières et prenais des décisions quant aux choix de matières des futurs collections.

Après ce stage, j’ai obtenu une bourse Leonardo da Vinci pour effectuer un stage en Espagne durant 3 mois dans l’entreprise Fernando Claro à Seville, cet atelier fonctionne avec deux différentes lignes : une ligne haut-de-gamme pour dames ainsi qu’une ligne plus jeune, plus street avec des prix plus accessibles. Je travaillais d’ailleurs plutôt pour cette marque distribuée uniquement en ligne. Au début, j’étais plutôt responsable des shooting photos et du styling, puis peu à peu j’ai commencé à dessiner et à confectionner.

Ensuite je suis retournée au Portugal et j’ai obtenu une exceptionnelle opportunité : travailler pendant un an et demi avec « Os burgueses », une jeune marque de renom portugaise. J’ai travaillé en tant que stagiaire durant deux collections. J’ai participé à tous les niveaux depuis la recherche des tendances, recherche d’inspirations, les dessins, la confection de prototypes, jusqu’à la pièce finale qui était ensuite fabriquée dans des ateliers locaux. »

Pourrais-tu nous parler plus précisément de ton expérience et de ta collection en collaboration avec la marque Os burgueses ? Comment as-tu réussi à t’intégrer dans une équipe de deux créateurs travaillant main dans la main ?

« Effectivement ce n’est pas simple. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’ai réussi. Tout s’est fait très rapidement, à ce moment-là, j’étais l’unique stagiaire et très vite s’est installée entre nous une grande complicité au niveau professionnel mais aussi personnel. Nous possédons la même vision de la mode. Nous avons réussi à très bien travailler ensemble.
Pour la dernière collection que nous avons travaillée ensemble, ils ont décidé de me dédier une partie de la collection en tant que «guest designer» et ainsi de me donner l’opportunité d’évoluer encore plus et surtout, de permettre de faire connaître mon nom.
C’est aujourd’hui un bagage énorme pour moi. Cette collection fut présentée à la Fashion Week de Lisbonne «Moda Lisboa» qui a d’ailleurs eu un énorme succès. »

Que fais-tu actuellement ?

« Aujourd’hui, je me dois de penser à la «Sarah toute seule» en tant que designer : que dois-je faire, quels messages dois-je faire passer au public à travers mon travail ?
J’ai un projet, mais j’aime travailler avec calme et raison. Je ne souhaite pas créer une marque avec des collections et tout cela, mais plutôt introduire un produit sur le marché. Un produit bien fait, avec le prix le plus accessible possible que tout le monde va vouloir. Voilà la base. »

Quelles sont tes principales inspirations dans tes travaux en général ?

« Je m’inspire énormément du cinéma et de la musique. Mon père et mon frère sont réalisateurs et depuis petite j’ai grandi avec le cinéma. Ce sont réellement mes principales inspirations depuis les grands classiques mais aussi des productions plus contemporaines.
Le designer que j’admire le plus, qui malheureusement aujourd’hui est arrêté, c’est John Galliano. Il a réellement, une histoire, un concept, il sait facilement transmettre des messages au public. Il arrive à créer des images, introduire des acteurs ou diverses performances au milieu des défilés. On assiste à bien plus qu’un défilé, et à ce moment là ça devient réellement un oeuvre d’art. Et c’est là où réellement j’aimerais arriver plus tard. »

Comment t’imagines-tu d’ici 10 ans ?

« Je m’imagine évidemment créant ma propre marque, mes propres collections. Ce serait une marque plutôt moyen/haut de gamme. Je m’imagine avec une ligne commerciale mais aussi une ligne beaucoup moins conventionnelle avec différents mélanges, différentes inspirations qui pourraient introduire du cinéma mais aussi de la danse. Une ligne qui pourrait vraiment transmettre mon concept lors des défilés. »

Propos recueillis par Sophia L.

Portrait : Chitose Abe

Et si vous mettiez cet hiver  un trench, une doudoune et une fourrure en même temps ? Vous pensez avoir l’air idiot, et bien non, pas du tout, et même bien à l’inverse vous serez une vraie fashionista.

La créatrice Chitose Abe

Chitose Abe a capté notre attention aujourd’hui, belle, discrète comme toutes les Japonaises, cette femme s’ennuie quand elle voit le trench Burberry ou la doudoune Moncler (co-branding avec Chitose Abe l’année dernière) : c’est prévisible, traditionnel donc ennuyeux. Sa signature ? Elle transforme des pièces classiques en quelque chose de purement conceptuel. Grâce à son grand sens du volume et de la coupe, on ne s’ennuie pas non plus, car les vêtements de  Abe, c’est toujours une devinette : ils peuvent être une pièce devant et complètement autre chose derrière.

Chitose Abe Autumn-Winter 2014

Chitose Abe Autumn-Winter 2014

Après avoir travaillé pendant huit ans chez Comme des Garçons aux cotés  de Rey Kawakubo  et Junya Watanabe, 1999 est une année cruciale pour Abe. Elle lance sa marque « Sacai », où elle affirme son style, elle commence à créer en toute liberté.
Une autre force de cette créatrice est qu’elle sait mixer à la fois les matières et les habits entre eux, elle se positionne entre la créativité et le business. Tout en restant conceptuelle, elle n’oublie pas le côté commercial : en regardant les photos on constate que ses pièces sont « wearable ».

Chitose Abe Spring-Summer 2014

Chitose Abe Spring-Summer 2014

Ses camarades japonais comme Kawakubo ou Yamamoto ont gagné une reconnaissance mondiale dans les années 90 grâce à leurs créations vraiment particulières  pour leur époque.  Peut-être que si Abe avait suivi leur chemin en proposant des pièces trop conceptuelles, son business aurait pu s’arrêter dès le début.

Ses collections sont du vrai « from Tokyo with love », elles sont dynamiques, surprenantes, imprévisibles et magnifiques, à son image et à celle de la ville…

Marina K.

Expo : Azzedine Alaïa au Musée Galliera

J’y suis allée, enfin. Et le mot de la fin qui en ressort est « sensualité ». Voilà l’effet que procure Azzedine Alaïa avec ses robes sculpturales sur des visiteurs venus de toutes les régions de France et même des 4 coins du monde. J’ai été surprise par la présence d’autant d’étrangers – beaucoup d’Américains, des Anglais, Allemands, Néerlandais, et j’en passe – qui représentaient la moitié des visiteurs en ce dimanche matin. L’exposition, qui est gratuite pour les étudiants du domaine de la mode, se déroule au Musée de la Mode, le Palais Galliera. Cinq salles sont dédiées aux créations de cet « architecte », et l’exposition se poursuit au Musée d’Art Moderne, juste en face du Musée de la Mode. Cependant par un petit manque de temps je n’ai pu faire que le Palais Galliera, sur lequel il y a déjà matière à écrire.

Alaïa s’inscrit dans la tradition des couturiers architectes du XXe siècle qui maîtrise toutes les étapes de conception et de réalisation d’un vêtement, du patronage au montage. Bien qu’il ait fait des études de sculpture aux Beaux-Arts de Tunis, il déclare que les femmes sont sa véritable formation. Il a une remarquable maîtrise de la coupe et de l’assemblage, et utilise tant des matériaux nobles que modestes, du cuir que du coton, de la maille stretch que de la laine bouillie.

C’est dans la première salle, qui met en avant des robes de soirée des collections antérieures, que l’on peut retrouver certains matériaux chers à Alaïa. Ses robes épousent de très près la silhouette des femmes et mettent en valeur les épaules, la taille, le derrière et la cambrure des reins, qui sont les éléments essentiels à mettre en valeur selon le créateur.Les modèles exposés sont sombres voire noirs pour la plupart, signe de loyauté. Les fermetures à glissières ainsi que le zip sont aussi très présents, c’est d’ailleurs ce qui fait sa signature.

Plusieurs sources d’inspiration ressortent de ses créations, notamment la comédienne Arletty, la top Model Naomi Campbell, Grace Jones ou encore certains films tel que « Citizen Kane » de Orson Welles.

Dans la salle suivante les robes sont courtes et même des ensembles top/jupes sont exposés. Robes en mousseline, en laine bouillie ou en crocodile, ou encore imprimés léopard, perles de cultures ou fourrures : il y en a pour tous les goûts. Beaucoup d’ensembles sont ornés d’œillets métalliques qui sont eux aussi un des signes distinctifs du couturier. On retrouvera aussi la ceinture-corselet noire qui résiste à toutes ses collections.

Une troisième salle expose des manteaux, vestes et robes-manteaux, alors que dans la quatrième salle on retrouve des robes, dans des coloris clairs, sans ornements excessifs – faisant référence à Arletty qui incarne pour lui l’idée d’une Parisienne pure – mais très chics, délicates et sensuelles. Enfin, la dernière salle expose parmi un ensemble de robes, un caleçon, dont Alaïa est le premier à faire entrer, moulant ou legging, dans l’usage quotidien.

Ainsi cette exposition nous donne un aperçu très enrichissant de l’univers Alaïa, lui qui « court après les femmes » et « ne pense qu’à ça : les suivre. » Il rajoutera d’ailleurs que « les femmes sont faites pour faire courir les hommes ». Dans ses collections, il parvient à s’affranchir des diktats de son époque, il ne se conforme pas aux tendances. Ce qu’il apprécie dans la mode est tout ce qui ne se démode pas.

 

Clémence B.